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Et si, pour mieux avancer… on reculait d’un pas ?


Santé conjuguée n° 45 - juillet 2008

Se former en promotion de la santé, c’est tout autre chose que recevoir un savoir…

L’asbl REPèRES propose des cycles de formation « Des concepts à la pratique en promotion de la santé » destinés à tous les acteurs et relais sus- ceptibles de contribuer à promouvoir la santé des personnes et des communautés. asbl REPèRES : Formations en promotion de la santé boulevard de Waterloo, 99 – 1000 Bruxelles – Tél. /fax : 02/539.15.89 du mardi au vendredi de 9 à 12 heures. Coordination : Marianne Flament – GSM : 0473 21 71 99 ; courriel : reperes.coord@gmail.com Secrétariat : Carine Lemaître – courriel : reperes.secr@gmail.com Site : www.reperes.be Le projet de l’asbl REPèRES est soutenu par la Communauté française et s’inscrit dans son programme quinquennal de promotion de la santé. Dans ces formations au public plurisectoriel, les participants rencontreront des acteurs d’autres secteurs que le leur, non seulement ceux communément étiquetés « prévention » ou « santé », mais aussi tous ceux qui, à travers des pratiques de réseau, par des projets de nature participative ou communautaire, poursuivent des objectifs ou mettent en oeuvre des processus proches de ceux de la promotion de la santé : acteurs du champ de l’éducation, du social, de l’interculturel, de l’action politique, de l’accompagnement psycho-social, de l’accueil aux personnes, de l’aide au logement… Partager un temps de formation avec ces divers intervenants peut être une occasion de découvrir de nouvelles façons de penser sa pratique, et aussi de développer et renforcer son réseau. Mais au fait, peut-on vraiment « se former » en promotion de la santé et si oui, de quelles pratiques formatives peut-il s’agir ? Expérimenter pour s’approprier Les pratiques de formation développées par REPèRES ont pour objectif de favoriser la découverte ou la redécouverte des concepts de la promotion de la santé, l’appropriation de certains repères méthodologiques ainsi que la réflexion sur la façon dont chacun peut, à partir de son rôle et de sa place, développer ces pratiques participatives. Les méthodes de formation cherchent à être en cohérence avec les finalités et les stratégies de la promotion de la santé (voir encadré page suivante). REPèRES soutient une conception de la formation centrée non pas sur un formateur dispensant son « savoir », mais bien sur le moteur que constitue le groupe des participants : leur savoir, leur expérience, leur questionnement, leurs doutes, leurs contradictions… ainsi que sur la dynamique individuelle et collective qui naît de la rencontre de tous ces travailleurs en recherche. Les apports des formateurs visent à accompagner et soutenir cette recherche, mais non à s’y substituer. Les méthodes sont donc essentiellement interactives et participatives : la formation s’appuie en permanence sur les apports des participants ; elle favorise les échanges de savoirs et de pratiques, les réflexions et discussions à partir de situations rapportées par les participants ou de mises en situations, le travail en sous-groupes, l’élaboration commune de points d’appui théoriques, … Ce processus permet de faire prendre réellement vie au sein du groupe à des concepts qui sont précisément ceux mis en oeuvre dans la promotion de la santé : la participation, la co-construction du cadre, l’analyse des attentes des participants, l’articulation entre l’individuel et le collectif, et l’évaluation participative. Ce type de formation implique bien sûr une participation active de la part des participants. Leur présence est requise à l’ensemble des journées de formation ou des ateliers mis en place. Se former, c’est se donner du temps… …un temps pour réfléchir, un temps pour comprendre et pour apprendre, un temps pour imaginer, expérimenter, créer… Puisque la promotion de la santé, c’est notamment… • permettre aux personnes et aux communautés de mieux s’approprier leur santé, dans ses multiples facettes ; • favoriser le développement de politiques qui prennent en compte l’ensemble des facteurs déterminant la santé : biologiques, sociaux, culturels, psychoaffectifs, économiques, environnementaux, … • contribuer au respect des différences, à la lutte contre les inégalités et toutes les formes de précarisation et de disqualification ; • accorder une place essentielle à l’écoute des personnes, des groupes, des communautés ; • prendre en compte leurs spécificités, leurs difficultés, leurs attentes, leurs ressources et leurs pistes pour y faire face afin qu’ils soient au coeur des actions envisagées et qu’ils en soient aussi les principaux acteurs… …La formation en promotion de la santé telle que REPèRES la conçoit cherche à : • permettre aux participants de s’approprier les concepts par le vécu, et de co-construire ensemble les jalons théoriques ; • inciter les participants à développer une pratique de dialogue et de réseau ; • prendre en compte les richesses de chacun au sein du groupe ; • accorder une place essentielle à l’écoute et à la participation ; • laisser toute leur place au questionnement, au doute, à la confrontation d’idées, à l’expérimentation, … « Le temps ne cautionne pas ce que l’on fait sans lui »1. C’est pour le convier pleinement, ce Temps, partenaire incontournable des pratiques communautaires, que la formation se déroule sur dix rencontres s’étendant sur toute l’année académique : d’abord quatre journées pleines, suivies de six ateliers d’échange de prati- que d’une demi-journée chacun, à un rythme mensuel environ. Les groupes sont composés d’une quinzaine de participants. Chaque groupe est accompagné par deux formateurs de REPèRES. L’équipe de formation est pluridisciplinaire. Elle se compose de médecins, psychologues, travailleurs sociaux, tous impliqués dans la promotion de la santé depuis de nombreuses années. Chaque fois que cela est possible, REPèRES privilégie les partenariats avec les centres locaux de promotion de la santé, ou d’autres partenaires locaux pour l’organisation de ses formations. C’est ainsi qu’en 2008-2009, les cycles qui se dérouleront à Bruxelles et à Huy sont organisé en partenariat avec les centres locaux de promotion de la santé correspondants ; tandis que celui qui est programmé à Mouscron l’est en collaboration avec la Maison de la santé de cette entité. Dans le cadre de ces partenariats, une pratique de co-animation associant un formateur de REPèRES et un formateur issu de l’institution partenaire peut se développer progressivement : c’est le cas, depuis plusieurs années, au centre local de promotion de la santé de Bruxelles.

Concrètement

En 2008-2009, des cycles de formation sont organisés aux lieux et dates suivants : Bruxelles : 26/09, 10/10, 24/10, 7/11/ 2008 + 9/01, 6/02, 6/03, 3/04, 8/05, 12/06/2009 (info & inscription à REPèRES). Huy : 11/09, 9/10, 6/11, 20/11/2008 + 29/01, 19/02, 12/03, 2/04, 7/05, 4/ 06/2009 (info & inscription au CLPS : 085/25.34.74). Mouscron : 18/09, 2/10, 23/10, 11/12/ 2008 + 8/01, 5/02, 12/03, 2/04, 7/05, 4/06/2009 (info & inscription à la Maison de la santé : 056/86.02.55). Namur : 25/09, 16/10, 13/11, 4/12/ 2008 + 22/01, 12/02, 19/03, 30/04, 14/ 05, 18/06/2009 (info et inscription à REPèRES). Toute information sur les autres activités de REPèRES (ateliers d’échange de pratique, ateliers thématiques, formations mono-institutionnelles, accompagnement de projet, supervision…) peut également être obtenue en téléphonant à la permanence de l’asbl.

Documents joints

  1. Librement adapté d’une citation de Françoise Giroud, in « Leçons particulières ».

Cet article est paru dans la revue:

Santé conjuguée, n° 45 - juillet 2008

Autogestion : l’exemple d’une structure de santé particulière

L’autogestion n’est pas un concept abstrait, elle est le mode de fonctionnement habituel de nombre d’organisations, dont les maisons médicales. Au service de quelles valeurs, de quels principes, avec quels objectifs ? Comment s’est-elle mise en(…)

- Leruth Ingrid

L’autogestion, ses sens, ses sources

Etymologiquement, « autogestion » signifie « la gestion par soi-même ». Le terme sera introduit dans le langage politique français suite au concept issu du système communiste yougoslave dans les années 1950. Mais il est déjà(…)

- Leruth Ingrid

L’autogestion pensée dans le domaine de la santé

Dans le contexte libéral dominant, le lien entre autogestion, santé et soins de santé est loin d’être une évidence. Ce lien implique effectivement de penser la santé autrement et d’en tirer les conséquences au plan d’une(…)

- Leruth Ingrid

A la rencontre des maisons médicales et de leur modèle autogestionnaire

Dans une société de plus en plus libérale où la liberté de l’individu, la compétition, la consommation sont les valeurs dominantes, comment les maisons médicales nées dans la mouvance des années 70 adaptent-elles le modèle autogestionnaire(…)

- Dubois Bénédicte, Wathelet Thierry

L’autogestion… je ne voudrais pas en changer

De l’hypothèse d’une société égalitaire à l’inévitable reconnaissance de l’alté rité : l’autogestion comme fil d’Ariane d’une pratique en maison médicale.

- Cuvelier Lawrence

Petites lectures en toute autogestion

Outre les ouvrages déjà cités en note dans les articles de ce Cahier…

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L’autogestion, entre appareil institutionnel et idéal de démocratie

Le thème de l’autogestion semble pour d’aucuns aujourd’hui assorti de qualificatifs qui lui prêtent l’allure de la désuétude : post-soixante-huitard, illusoire, communiste, utopique… Les diverses dimensions d’un tel modèle suggèrent bon nombre de questionnements au niveau(…)

- Leruth Ingrid

Agora et l’autogestion

En dix ans d’existence, la patientèle, les locaux et surtout l’équipe de notre maison médicale ont beaucoup évolués. Il nous est donc apparu nécessaire de réamorcer une réflexion plus globale de notre projet, permettant ainsi d’affiner(…)

- Legardeur Emeline

Les maisons médicales : acteurs de l’économie sociale

Depuis leur fondation, les maisons médicales fonctionnent en autogestion et selon un mode non-hiérarchique… Par leur finalité de service à la collectivité, leur processus de décision démocratique et la primauté qu’elles donnent à la personne sur(…)

- Christian Legrève, Coralie Ladavid, Huens Véronique

L’autogestion, de la propriété de l’entreprise à la démocratie directe

Comment définir l’autogestion ? Comme le souligne Jacques Defourny]] J. Defourny, Démocratie économique et efficacité économiques, page 37, De Boeck, 1990. ]], « il n’existe pas de définition générale de l’autogestion et la diversité des conceptions(…)

- Nyssens Marthe

Les pages ’actualités’ du n° 45

Des professionnelles voilées en maison médicale

En aucun cas les convictions des patients, quelles qu’elles soient ne peuvent constituer un obstacle à l’accès aux soins. Par contre, en maison médicale, l’affichage de signes religieux en tant que travailleur en contact avec les(…)

- Comité d’éthique

Signaux de fumée

L’entrée des fumeurs dans un monde sans tabac passe par un chemin difficile. Des entretiens avec des soignants et des patients en montrent les chausse-trappes.

- Marianne Prévost, Rajae Serrokh, Valérie Hubens

Que penser du soutien des pouvoirs publics à la création et au développement d’associations de santé intégrées ?

Progressivement, les pouvoirs publics locaux, régionaux et fédéraux proposent leur soutien aux associations de santé intégrées (ASI). Ce soutien, d’une valeur inestimable au démarrage d’une association de santé intégrée, constitue une opportunité de développer des soins(…)

- Isabelle Heymans

Suivre le Chant des sirènes

Souvent les événements isolés ne prennent sens que lorsqu’ils sont mis en perspective. De même, les actions des uns et des autres ne développent leur pleine puissance que lorsqu’elles s’inscrivent dans leur dessein commun. Ainsi, c’est(…)

- Christian Legrève

Et si, pour mieux avancer… on reculait d’un pas ?

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- L’équipe de REPèRES