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Prologue


Santé conjuguée n° 71 - juillet 2015

Dans l’éventail des professions de service relevant de la promotion de la santé, du social et de la relation d’aide, il n’est pas si courant de rencontrer brusquement, au détour d’une démarche volontariste délibérée et autogérée (qualificatif qu’on croyait relégué une fois pour toutes dans les catacombes de la ringardise !), des professionnels qui prennent un beau jour le taureau du quotidien par les cornes, tant ils se sentent inquiets de ce qu’ils observent autour d’eux, de ce qui les choque dans la rudesse des temps actuels, et surtout dans le désarroi croissant des humains qu’ils côtoient et qui enflent, qu’ils ont peut-être conseillés et soutenus maintes fois, limitant les dégâts, et qui malgré cela, pour un coup du sort un peu plus violent que les autres (une séparation, un accident, une maladie, des dettes, une perte d’emploi…) n’empêcheront pas toujours que les ayants droit finissent quand même par vaciller pour de bon dans un surcroît de précarité.

Le décor est ainsi planté : ces professionnels sont aussi des victimes, mais plus tellement passives, indignées ! Qui s’organisent au nom d’une certaine éthique de l’assistance à personnes en danger, là où tant de fanfarons d’un libéralisme replet n’ont aux lèvres que mépris pour « l’assistanat »
dont ils sont bien préservés. Comble de cynisme d’un côté. Initiatives et réflexions sur les pratiques de l’autre, pour mettre en place et en questions des solutions réalistes aux détresses rencontrées.

Pour cela, les coalisés du social (dans l’immense majorité des coalisées, ne l’oublions jamais) exigent-ils/elles avant tout des formations coûteuses ? Non ! Dans le cas qui nous occupe, c’est une autre tangente qui a été privilégiée, un peu à l’image des groupes d’entraide. Ces vrai(e)s professionnel(le)s
ont plutôt opté pour les collectes de cas, souvent si éloquentes, suivies d’échanges et de nombreux procès-verbaux qui en gardent les traces.
On s’en doute, dans ce genre de scénario, on ne mégotte pas trop son temps, si l’on est emporté par les sujets et surtout si l’on pressent qu’au bout du compte on y gagnera en nuances, en sagacité professionnelle, en solidarité confraternelle et, ce qui n’est pas négligeable, en meilleure perception de la noblesse de son propre métier au service du public.

La démarche de l’Autre «lieu» a de nombreux points communs avec celle de la Plateforme, mais aussi des accents parfois différents. Les convergences thématiques frappent, puisque les deux démarches traitent très largement d’un même souci éthique de savoir ce qu’il convient de penser des relations entre professionnels du travail psycho-social, des rapports aux usagers, des marges de manœuvre qu’il reste encore dans les politiques publiques actuelles – vraiment ou faussement aux abois – pour affronter tous les défis des inégalités croissantes.

On ne sera guère surpris que les deux partenaires principaux de ce dossier-mosaïque aient mis plus ou moins quatre ans à venir à bout de leurs contributions respectives. Pour faire bref, nous dirions volontiers que la démarche de L’Autre «lieu» se distingue par le souci plus prononcé de cibler les notions « de place et d’engagement du professionnel » à l’usage de ses pairs et de se concentrer sur une offre de débat à large spectre s’appuyant sur une bonne dizaine de questions à se poser.

Cet article est paru dans la revue:

Santé conjuguée, n° 71 - juillet 2015

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